La période de 0 à 9 ans constitue un moment clé dans le développement et la maîtrise des habiletés motrices. C’est grâce à elles que l’enfant va notamment prendre conscience de son corps et de ses capacités, mais également qu’il va pouvoir prendre confiance en lui, le tout permettant l’adoption, mais surtout le maintien d’un mode de vie actif, tout au long de sa vie.
Avant d’explorer certaines causes de la déficience du développement moteur des enfants actuels, il est important de rappeler pourquoi un développement moteur optimal est si important.
Le développement moteur influence plusieurs points que sont :
- le développement affectif dans la mesure où les nouvelles capacités de l’enfant lui donnent de la fierté, de l’autonomie et soutiennent ainsi sa confiance et son estime de soi
- le développement social, car ses habiletés motrices lui permettent d’augmenter ses interactions et d’ajuster ses comportements aux règles sociales
- le développement cognitif puisqu’en améliorant sa capacité à manipuler, l’enfant développe sa capacité à observer, à connaître, à comprendre et à résoudre des problèmes
- le développement langagier ; car l’adulte en sollicitant verbalement son enfant lors de petits jeux ou activité, lui permet d’apprendre à parler et d’intégrer le vocabulaire lié au corps, à ses mouvements, à l’espace et au temps. L’apprentissage du langage se fait par l’interaction.
Ainsi le développement moteur joue un rôle primordial dans de nombreux domaines. Malheureusement, aujourd’hui, comme l’explique le professeur Turcotte de l’Université de Sherbrooke, la maîtrise des habilitées motrices des jeunes est de plus en plus déficiente et ceci aurait un impact sur l’ensemble des domaines cités précédemment ou encore sur les facultés scolaires des enfants.
Cette déficience du développement moteur des générations actuelles est due à plusieurs facteurs. L’ensemble de l’entourage d’un enfant ainsi que son environnement direct joue un rôle considérable dans le développement moteur d’un enfant. Très souvent, on pense prendre la bonne direction, offrir les meilleurs outils à nos enfants et pourtant, beaucoup de nos actes sont contre-productifs.
Des objets du quotidien nocifs
Aujourd’hui, on retrouve dans le commerce de nombreux gadgets et autres jouets qui prétendent permettre aux enfants d’acquérir de nombreuses habiletés motrices rapidement. Parmi eux, il convient de citer les trotteurs qui auraient pour but d’aider les poupons à marcher. Toutefois, bien que ces objets poussent les enfants à marcher, ils négligent certaines phases du développement de l’enfant. L’utilisation d’un trotteur a, en effet, un impact sur le fait que les plus jeunes rampent de moins en moins. Ce déplacement est pourtant primordial dans la mesure où, en se déplaçant de la sorte, l’enfant travaille sa coordination, son équilibre et bien d’autres habilités. Par ailleurs, ces objets n’aident aucunement à renforcer le tonus des enfants qui n’ont alors pas un maintien de corps suffisant pour apprendre à marcher. Ainsi, les trotteurs développent de mauvaises postures chez les poupons.
Ainsi, à cet âge, le meilleur moyen de favoriser le développement psychomoteur de votre enfant est très simple. Il suffit de permettre à son enfant d’évoluer dans un environnement stimulant. Placer des objets stimulants et qui l’attirent, lui donnera envie de les atteindre puis de les manipuler. Ainsi l’enfant allongera ses bras, roulera sur le dos et sur le ventre, rampera, s’agrippera, puis plus tard marchera à quatre pattes pour atteindre ses objets. Laisser donc l’enfant être libre de ses mouvements dans un espace approprié.
Plus tard, l’un des objets ayant un fort impact sur le développement moteur des enfants est incontestablement les écrans. Bien qu’ils soient liés directement à un retard du développement cognitif, ils sont étroitement liés au retard moteur dans la mesure ou ils limitent le temps dédié aux activités sportives. Aujourd’hui, beaucoup d’enfants passent plus de temps les yeux rivés sur un écran qu’à jouer dehors ou à se dépenser.
Certes, beaucoup de parents considèrent les écrans comme une bonne gardienne, car ils permettent de garder les enfants en place, car ils demeurent comme hypnotisés. Mais il ne faut pas oublier que le temps passé sur les écrans doit être limité au maximum, au profit de jeu libre, d’activités extérieures ou autres…
En effet, en offrant, le plus souvent possible des occasions de bouger librement, d’explorer, d’interagir et de relever de nombreux défis, l’enfant peut vivre des expériences de réussite motrice plaisantes et diversifiées qui influencent incontestablement sur son développement. L’extérieur est un milieu propice au jeu libre et actif. Il procure généralement à l’enfant un grand espace favorisant une liberté de mouvement, où il peut découvrir et expérimenter des activités qui l’amènent à dépenser davantage son énergie. Le plein air permet à l’enfant de relever des défis extraordinaires en utilisant tout l’espace et ses diverses composantes, telles que les arbres, les roches ou les flaques d’eau, pour bouger à différentes intensités.
Voici donc deux objets du quotidien participant à la déficience du développement moteur des enfants d’aujourd’hui. Ainsi leur usage doit être purement réfléchi et quantifié afin de ne pas nuire à l’épanouissement des habiletés motrices des enfants. Toutefois, là ne sont pas les seuls facteurs jouant un rôle dans la déficience motrice des générations actuelles.
La surprotection parentale
C’est en explorant diverses activités, divers environnements et diverses expériences que l’enfant se développe tout en appliquant les comportements d’autoprotection nécessaires à sa sécurité. Ainsi, la surprotection parentale vient très souvent être un obstacle à cette exploration et ainsi au développement moteur des enfants.
Mais qu’est-ce que veut dire : surprotéger ? En tant que parent, il est normal de vouloir veiller au bien-être de son enfant, de vouloir éviter qu’il se blesse et de limiter sa prise de risque. Mais poussée à l’extrême, la protection de son enfant est pleinement contre-productive. Surprotéger son enfant c’est le freiner dans ses besoins d’expérimentation, ne lui laisser que trop peu d’autonomie et de responsabilités, le sous-estimer dans ses aptitudes et donc faire les choses à sa place. La surprotection peut également prendre une forme physique lorsque l’on s’assure en permanence de la sécurité de son enfant, qu’il ne risque aucune blessure.
Ainsi, la surprotection de l’enfant rime très souvent avec de nombreux interdits. Un parent abusivement anxieux de la sécurité de sa progéniture aura une forte tendance à lui interdire certaines activités pourtant primordiales dans le bon développement de l’enfant : aller jouer dehors, le laisser libre, faire le sport de son choix… Indirectement, cette peur du risque des parents limite donc de façon conséquente l’activité physique de leur enfant.
Il n’est pas pas nécessaire de culpabiliser à l’idée d’avoir surprotégé son enfant, dans la mesure où l’on ne recherchait que le bien-être de celui-ci. Mais il faut comprendre que cette attitude peut grandement nuire au développement de son enfant. Laissez-le explorer différents environnements, votre enfant en ressortira grandit à plusieurs points de vue !
L’éducation physique : pas assez valorisée
Enfin, l’une des raisons qui méritent également d’être citées pour expliquer la défaillance du développement moteur des enfants d’aujourd’hui concerne le temps alloué à l’éducation physique dans les programmes scolaires. Le ministère de l’Éducation recommande aux écoles primaires du Québec la pratique de deux heures d’éducation physique par semaine. Face à cela, la Coalition québécoise sur la problématique du poids a alors préconisé de rendre obligatoire ce temps minimum et non pas seulement de le recommander. Malheureusement, cette initiative est restée vaine.
Pour pallier cela, fut adoptée en 2017 la mesure 15023, à l’école, on bouge ! Le but de celle-ci est de faire bouger les élèves 60 minutes par jour avec des pauses actives en classes, en variant l’offre des activités physiques pendant les récréations et le service de garde. Cette mesure suggère également d’augmenter le temps dédié aux cours d’éducation physique. Toutefois, une étude menée par Suzanne Laberge, professeure titulaire au département à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal, a révélé que très peu d’écoles avaient augmenté le temps des cours de sport.
Par ailleurs, il est important de noter la différence entre activité physique et éducation physique. Cette différence est notamment pointée du doigt par Véronique Marchand, directrice de la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec. Selon elle « (l’activité physique) procure un temps de plaisir, de repos ou un état de ressourcement peut-être, mais en termes d’acquisition ou de développement de compétences, c’est de l’occupationnel. » Il est en effet important d’assurer deux heures d’éducation physique dans la mesure ou c’est grâce à elle que les enfants vont véritablement pouvoir bénéficier d’un développement moteur digne de ce nom. Bouger c’est bien, mais bouger bien c’est encore mieux !
Conclusion :
En définitive, il est important de comprendre que bien que votre enfant semble suivre un développement moteur parfait, il reste non optimal. Aujourd’hui, de nombreux facteurs sont à l’origine de cela. Objet du quotidien, surprotection parentale, manque de pratique sportive à l’école sont tant d’éléments jouant un rôle dans la déficience du développement moteur des enfants d’aujourd’hui. Il est donc important de comprendre que ceci n’est pas un problème personnel, mais bien générationnel dans la mesure où tout le monde est concerné.
Mais ceci n’est pas une fatalité ! Une fois que l’on a pris conscience de ce fait, il est possible d’adopter de nouvelles habitudes pour pallier ce fait. Au Tic Tac Gym, nous avons mis en place un programme vous permettant de combler certaines lacunes que connaissent les enfants actuels en proposant des capsules vidéo réalisables dans le confort de votre maison.
Comme nous l’avons mentionné précédemment, il ne suffit pas de faire bouger ses enfants pour leur assurer un bon développement moteur. Il faut leur proposer des exercices adaptés qui leur permettront d’atteindre un niveau optimal en termes d’équilibre, d’endurance, de souplesse et de force. Nos capsules vidéo ont en effet été conçues de façon à assurer une progression certaine pour l’ensemble des enfants. Réalisées de façon quotidienne, les capsules permettront à l’enfant de prendre pleine possession de son corps.
Alors, n’attendez plus, offrez à votre enfant les outils nécessaires pour faire face aux obstacles du quotidien en termes de développement moteur. Ne stressez plus, nous nous occupons de cette tâche et vous assurons la pratique d’exercices dans un cadre sécuritaire !
Annexe:
Voici ci-dessous une grille indiquant les aptitudes motrices détenues par un enfant selon son âge. Bien évidemment, chaque enfant est différent et certaines des capacités mentionnées peuvent être acquises avant ou après l’âge mentionné, selon le rythme de l’enfant. Ce tableau sert alors d’indicateur et vous permet de voir quelles aptitudes sont à travailler ou à approfondir selon l’âge et le niveau de votre enfant.